Formation en danse classique
Je commençais la danse à 12 ans pour améliorer ma condition physique et mon état psychique, j’étais très anxieuse, timide et maladroite. Ma mère, inspirée, me proposa la danse classique. Nous faisions des spectacles de fin d’année auxquels participaient Jean-Yves Lormeau et Élisabeth Platel, ex-étoiles de l’Opéra de Paris. Passionnée par la danse, à l’âge de 14 ans j’ai voulu en faire ma carrière. Je me suis aperçue qu’elle m’apportait un énorme bien-être, du plaisir et une conscience qui m’aidait à être présente dans mon corps. Elle m’apprenait aussi à le maîtriser et en même temps permettait à mon esprit de voyager, de s’envoler. La danse m’apportait également de la discipline, de l’équilibre, de la souplesse, de la beauté dans mes mouvements et mes gestes ; de la force et de la légèreté.
Le début d’une carrière à l’Opéra de Turin en Italie
J’allais tous les jours à Paris pour suivre des cours de danse classique avec Raymond Franchetti qui à l’époque était directeur de l’Opéra de Paris. Nous avions l’énorme chance d’avoir dans les classes la présence de grands danseurs comme Rudolf Noureev qui venait s’entraîner avec nous quand il était de passage à Paris. Je l’observais beaucoup ; j’admirais sa capacité de concentration et sa lenteur caractéristique dans ses adagios qui ressemblaient à une méditation dansée ou une danse méditative. C’est en l’observant que j’ai eu la première prise de conscience d’un espace intérieur, un chemin lié à la perception et la concentration, conducteur du mouvement conscient et authentique, sublimant tout mouvement mécanique : j’avais 17 ans !
C’est aussi à 17 ans que j’ai été repérée dans ce cours par une impresario Irène Lidova qui me choisissait pour intégrer le corps de ballet de l’Opéra de Turin en Italie pour une saison de spectacles : « Les Vêpres Siciliennes » de Verdi, dirigé par Maria Callas et chorégraphié par Serge Lifar. Après cette saison j’ai découvert la danse moderne et contemporaine avec Joseph Russillo, Peter Goss, Matt Mattox, Carolyn Carlson.
La recherche d’un langage d’unité corps-âme-esprit à travers la danse
J’ai participé de quelques spectacles contemporains, mais déjà à la recherche d’un langage corporel plus holistique, j’ai pratiqué une technique de hatha yoga appliquée à la danse classique, enseignée par Liliane Arlen qui visait l’harmonie du corps et de l’esprit.
Ensuite j’ai connu l’aïkido avec Maître Noro qui m’a initié au son et à l’énergie. C’est ainsi qu’à l’âge de 21 ans je commençais à intégrer ces deux techniques à la danse et créais une méthode basée sur la respiration et les centres énergétiques (plexus solaire – Lilian Arlen et hara – aîkido), ceux-ci comme moteurs du mouvement, substituant un entraînement mécanique de maîtrise purement musculaire. Je formais à Paris mon premier groupe de recherche avec des danseurs professionnels.
La création de la méthode « Danse-Énergie-Thérapie » au Brésil
À 25 ans (en 1980) je suis partie au Brésil avec mon mari qui était brésilien. Un mois après notre arrivée, j’étais engagée dans la compagnie du Ballet Stagium, (danse contemporaine) pour donner des cours. On m’invita aussi à participer d’un Festival de danse à Bahia – Salvador, lieu de rencontre de tous les professionnels de la danse au Brésil, où j’ai enseigné à plus de 50 personnes par cours. C’est ce qui m’a permis de me faire connaître. Par la suite je donnais des formations aux acteurs et thérapeutes. En 1985 j’ouvrais les portes de ma propre école de danse où j’enseignais la conscience corporelle à travers la danse, objectivant l’intégration corps-âme-esprit. Les concepts fondamentaux étaient basés sur la sensibilité proprioceptive consciente, l’estime de soi, le bien-être, l’expression, la créativité et l’approche relationnelle. Parallèlement je donnais des cours de danse classique avec la respiration dans une proposition d’harmonie corps-esprit. Je proposais également des séances individuelles de thérapie psychocorporelle qui intégrait l’analyse, le mouvement, le massage et l’auriculothérapie – résultat d’une formation en acupuncture auriculaire et pratique personnelle de différentes thérapies : psychanalyse, psychodrame, thérapie junguienne et reichienne, eutonie, Feldenkrais, qi gong, eurythmie, massage et méditation. C’est en intégrant toutes ces techniques qu’est née la Danse-Énergie-Thérapie (DET).
Approfondissement dans la dimension spirituelle : la théologie
Puis à l’âge de 47 ans j’entrepris des études de théologie pour approfondir mon approche spirituelle. J’ai enseigné dans les facultés de théologie la conscience et l’importance du corps dans le christianisme (thème de mon mémoire de master). J’ai réalisé ce travail d’intégration corps-esprit également dans les milieux religieux auprès de prêtres et de théologiens. De toutes ces années d’expérience il en est sorti un livre qui explique ma méthodologie « Respirando a vida » ed : Paulinas. J’ai été aussi auteure de diverses publications. J’ai eu l’occasion de participer à des émissions de radio et de télévision où j’enseignais cette méthode. Mon travail a fait l’objet de plusieurs articles de presse.
Retour en France : accompagnement des plus fragilisés
En 2011, après 30 ans au Brésil je décide de retourner en France pour mes trois enfants qui étaient venus habiter à Paris. J’ai fait un master en art-thérapie à la faculté Paris V Descartes, spécialité danse-thérapie, qui m’a donné la possibilité de faire un stage à l’hôpital Necker en neurochirurgie pour les enfants malades ; à l’association Valentin Haüy au service des Aveugles et des Malvoyants et à l’association Personimages qui m’a employée et dans laquelle je travaille actuellement. J’interviens dans des institutions auprès de personnes polyhandicapées : autisme, trisomique, IMC, dans les institutions IME CAJ FAM et MAS. En séance individuelle, j’accompagne des femmes atteintes du cancer du sein et autres pathologies. Je viens d’éditer un livre qui relate mon expérience et pratique : Danse-Énergie-Thérapie Cancer et handicap.
