Les principes

Les principes de la Danse-Énergie-Thérapie (DET)

Origines

C’est à partir de la danse associée à l’aïkido, à l’hatha yoga appliquée à la danse classique et à différentes techniques de thérapie psychocorporelle qu’est née la Danse-Énergie-Thérapie.

Elle est le résultat de 40 ans de pratique, de recherche et d’expérience vécues en ateliers avec différents publics : personnes qui recherchent l’équilibre et la connaissance de soi, artistes, thérapeutes, religieux, personnes en souffrance : pathologies ou handicaps.

L’éveil sensoriel

La DET prend ses bases sur l’éveil sensoriel dans l’objectif de reconnecter le corps à ses besoins essentiels : sentir, toucher, écouter, savourer, observer, contempler. Par ce chemin d’éveil le pratiquant passera par un processus de ressenti qui le mettra en contact avec ses désirs ou ses répulsions, ses possibilités ou ses limites, lui donnant une orientation intérieure et personnelle qui l’aidera à déterminer ses besoins et ses choix. Il devient donc un sujet créatif/actif et non plus soumis/passif. Sa relation avec l’environnement s’amplifie, s’ouvre : il sort d’une dimension plutôt mentale rationnelle pour entrer dans une dimension sensorielle qui le relie aussi à ses affects. Son univers s’enrichit : la communication et le partage avec l’autre deviennent plus accessibles.

L’intégration corps-âme-esprit

La DET souligne aussi l’importance d’une dimension holistique, c’est-à-dire de l’intégration corps-âme-esprit, ou du corps-émotion-mental. Elle propose des outils pour atteindre cet objectif comme :

  1. Intégrer la respiration au mouvement, (le souffle unit le corps l’âme et l’esprit permettant une meilleure circulation de l’énergie vitale).
  2. Exécuter des mouvements synchronisés qui aident à travailler la concentration.
  3. Exprimer les émotions par le mouvement, la danse, le son, le chant.
  4. Libérer l’imagination à travers l’improvisation.

Le plaisir

Le plaisir est un concept très important en DET. Le mouvement en lui-même apporte une jouissance, qui est le plaisir de bouger et de se sentir bouger, opposé à la maladie qui immobilise. Le plaisir n’est pas un objectif mais une dynamique, une qualité du vécu. Si le déplaisir peut gérer la maladie, le plaisir peut, lui, gérer la santé. En renouant avec le plaisir corporel, on apprend à aimer son corps et par là-même à s’aimer soi-même : ce qui nous amène à l’estime de soi.

L’estime de soi

L’estime de soi vient de l’image que l’on a de soi-même. L’image de soi chez une personne en souffrance est mutilée et fragmentée. Il faut reconstruire de nouveaux schémas qui peuvent lui permettre d’être elle-même : habiter son corps, son mouvement, être présente de corps et âme. On construira une image de soi à partir du ressenti et non de l’image que reflète le miroir. L’image de soi positive se reconstruira aussi à travers la relation interactive avec l’autre. Le regard bienveillant de l’art-thérapeute et aussi sa propre participation corporelle dynamique, présente, énergétique et positive contribuent à la construction d’une bonne estime de soi. La DET a pour fonction de renarcissiser le patient : s’aimer et se sentir aimé, permet d’augmenter l’estime de soi. Cultiver le sens intérieur du mouvement, sa beauté intérieure en jouant sur les tensions et les rythmes, aide également à construire une image positive de soi.

La joie

La joie est liée à la perception sensorielle qui en est une porte d’accès : sentir la vie vibrer à travers ses sens. D’autre part le mouvement, selon le philosophe Frédéric Lenoir : « nous procure une joie par l’harmonie, l’équilibre, la puissance, la souplesse, la dextérité qui émanent de lui et lorsqu’il est en symbiose avec notre cœur et notre esprit ». Le cadre thérapeutique de la DET favorise continuellement cette jouissance à travers tous ses dispositifs : le mouvement, la musique, le rythme, la créativité, l’éveil sensoriel, l’échange. La dimension ludique est aussi très présente.

La joie vient également de nos propositions « joyeuses » et elle est contagieuse. Accueillir toutes sortes d’émotions où la tristesse, la peur et la colère ont aussi leur place, mais ne pas se focaliser sur la maladie des patients, plutôt sur leurs aspects sains, ludiques, esthétiques, joyeux et communicatifs. Essayer d’allumer cette petite flamme qui existe en chacun d’eux, imaginer ce qui pourrait leur plaire, les aider à sortir d’eux-mêmes et à s’exprimer, les stimuler pour provoquer l’envie de sortir de leur bulle, de communiquer, d’échanger, d’oser se risquer dans l’inconnu et l’imprévisible. Il leur faudra beaucoup de courage et de confiance pour faire ce parcours et il reviendra à nous, art-thérapeutes, d’honorer cette confiance en créant les conditions nécessaires pour qu’elle puisse jaillir et fleurir.

 

 

La confiance

La confiance est en effet une condition essentielle pour favoriser la communication. Le regard bienveillant et encourageant de l’art-thérapeute a un rôle fondamental car il est un support essentiel pour la consolidation du Soi ; à travers ce regard, le patient prend petit à petit confiance en lui-même, parce qu’il se sent accueilli, respecté et accepté. Accueillir la souffrance de l’autre c’est le mettre en confiance, pour qu’il puisse aussi nous accorder sa confiance. Quand la confiance s’est installée, les réponses aux propositions thérapeutiques deviennent beaucoup plus fluides, on perçoit moins de résistances, ce qui crée des conditions favorables au dépassement de ses difficultés. Bien sûr qu’il faut savoir aussi donner le temps à la relation pour que la confiance et l’intimité se créent. Seule la confiance permettra cette approche d’abandon à l’autre, de non-résistance et d’acceptation. Il faut être très patient, ne pas se préoccuper du résultat, de l’efficacité, de la production ou de la performance.

Pour conclure

L’objectif de la DET est toujours et avant tout de créer une relation avec chaque participant, de créer des liens, pour ensuite, eux-mêmes, en créer entre eux et avec l’art-thérapeute. L’art-thérapie met en place des dispositifs qui favorisent la communication bienveillante, l’empathie, le bien-être, la joie. Les outils que nous employons sont toujours au service de l’expression des émotions, des sentiments, des ressentis, des états d’être et non d’une production ou d’une performance. A travers le mouvement, la danse, la musique ou le chant, on s’exprime. Mais il est essentiel de souligner que tous les supports de contenance utilisés dans la méthodologie de la DET ont pour objectif de développer les capacités d’autonomie et d’indépendance du pratiquant en le stimulant dans sa créativité.

L’art-thérapie c’est avant tout prendre soin de soi, prendre soin de l’autre, prendre soin des autres.

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